Pour que les outre-mer puissent tirer avantage de l’activité économique liée au grand âge, il leur faudra surmonter des difficultés liées à l’éloignement, à l’insularité, aux conditions climatiques, etc. La Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs (FEHAP) a attiré l’attention de la mission d’information sur ce point.

1. Les difficultés liées à l’éloignement et aux conditions locales 

Les outre-mer pâtissent de difficultés spécifiques qui rendent nécessaire une reconnaissance affirmée des besoins et des difficultés rencontrés par les établissements eu égard des spécificités et des insuffisances dont notamment : 

– les surcoûts liés à l’éloignement géographique ; 

– le niveau de dépendance plus élevé des personnes accueillies (une majorité de GIR 1 et 2) nécessitant des moyens matériels, humains et financiers plus importants ; 

– la vétusté des locaux, sauf peut-être à la Réunion où les structures semblent en meilleur état ; 

– l’organisation des infrastructures routières aux Antilles et surtout en Guyane ; 

– le manque d’équipements et de structures, l’offre de place en EHPAD étant nettement inférieure dans les outre-mer à la moyenne nationale (cf. supra) ; 

– une précarité économique plus grande des personnes âgées. 

2. Déterminer avec précision les surcoûts pour ajuster la tarification 

Pour la FEHAP, les modalités de tarification des établissements sont obsolètes et ne correspondent pas à la réalité du terrain, avec une diminution régulière des tarifs dans un contexte où le public accueilli nécessite de plus en plus de moyens. 

La fédération préconise donc une augmentation des moyens permettant aux établissements de promouvoir et valoriser leur personnel avec une adéquation entre leur niveau de ressources et de dépenses, ce qui ne semble pas être le cas aujourd’hui. Ces besoins restent d’autant plus cruciaux dans un contexte où il est plus que jamais nécessaire de favoriser l’attractivité des métiers liés au grand âge. Les ressources actuelles ne permettent pas de valoriser efficacement l’attractivité de ce secteur. 

L’éloignement dont font l’objet ces territoires, les surcoûts que représente cet éloignement (comme l’octroi de mer) sont autant de facteurs qui doivent être pris en compte. Une étude approfondie territoire par territoire ultramarin pour déterminer l’origine des surcoûts serait la bienvenue afin d’établir finement les bons niveaux de financement de cette activité. 

Enfin, il pourrait être opportun de laisser une marge de manoeuvre financière aux autorités locales afin de favoriser l’expérimentation de dispositifs innovants au sein des territoires ultramarins (résidences intergénérationnelles, village seniors, habitat inclusif, EHPAD hors les murs…) et d’assurer une adéquation des ressources par rapport aux modalités de prise en charge.